Toutes les renaissances horlogères ne font pas de vagues. Certaines sont de simples rééditions, des clins d’œil timides au passé qui passent inaperçues sur les étagères. Mais il y a des histoires comme celle de la Rado Captain Cook. Ce n’est pas seulement une montre qui est revenue. C’est une montre qui a refait surface, emportant avec elle un héritage que les collectionneurs n’avaient jamais oublié.
Née à l’âge d’or des montres de plongée, la Captain Cook n’était ni la plus bruyante, ni la plus imposante. Elle ne se vantait pas de ses performances de profondeur et ne courait pas après les tendances. Elle a tracé sa propre voie, en silence, avec assurance.
Quand Rado a décidé de la relancer, ce n’était pas de la nostalgie gratuite. C’était une renaissance réfléchie, une manière de rendre hommage à l’esprit de l’originale tout en la réintroduisant dans un monde qui avait enfin adopté son style, ses proportions et son âme.
La naissance d’une icône compacte

Lancée en 1962, la Rado Captain Cook originale était à mille lieues des montres de plongée surdimensionnées d’aujourd’hui. Avec ses 35,5 mm, elle était discrète au poignet mais pleine de caractère. La lunette inclinée vers l’intérieur lui donnait de la profondeur visuelle. Le verre acrylique bombé apportait une douceur et une distorsion caractéristiques de l’époque. Mais surtout, elle introduisait ce qui deviendrait une signature Rado: une ancre rotative sur le cadran, en mouvement avec le poignet, signe d’un mouvement automatique à l’intérieur.
Nommée d’après l’explorateur britannique Captain James Cook, cette montre n’était pas seulement un exercice de style. C’était un véritable outil. Étanche jusqu’à 220 mètres, avec un fond vissé et des index parfaitement lisibles, elle était prête pour l’aventure, même si la plupart de ses propriétaires exploraient les côtes plus que les abysses.
Sa production s’est arrêtée en 1968, avec moins de 8 000 unités produites. Ce passage éclair en a fait une pièce culte auprès des collectionneurs, admirée pour sa compacité, son style distinctif et sa rareté.
Un retour fidèle en 2017

Puis est venue 2017. Baselworld changeait, la tendance vintage montait, et Rado décida de faire revenir la Captain Cook, non pas avec une refonte, mais avec une réédition fidèle. La nouvelle Captain Cook affichait 37 mm, presque identique à l’originale. Elle conservait la lunette inclinée, désormais en céramique haute technologie plutôt qu’en aluminium. Le verre saphir bombé remplaçait l’acrylique, apportant une résistance moderne aux rayures sans perdre l’esthétique rétro. À l’intérieur, le mouvement avait été mis à jour avec un ETA C07.611 offrant une réserve de marche de 80 heures, une amélioration significative par rapport aux années 60.
Et ce n’était pas qu’un simple hommage visuel. Il s’agissait d’une série limitée à 1 962 pièces, un clin d’œil direct à son année de naissance. Pour Rado, ce n’était pas juste une relance. C’était une façon de raconter à nouveau l’histoire, à une nouvelle génération séduite par le design des années 50 et 60.
Une évolution vers une collection complète

Un fait intéressant s’est produit ensuite. La Captain Cook n’est pas restée une édition ponctuelle. Elle est devenue une collection à part entière. En 2019, Rado a lancé une version 42 mm, offrant aux amateurs de boîtiers plus larges une nouvelle porte d’entrée dans l’histoire. Plus robuste, elle offrait une étanchéité portée à 300 mètres. Le langage esthétique restait le même, mais la montre gagnait en polyvalence.
Puis est venue la Bronze Captain Cook. Introduite en 2020, cette version offrait un boîtier en bronze, un matériau qui développe une patine unique avec le temps. Chaque montre devenait un reflet personnel du mode de vie de son porteur. Le bronze n’était pas qu’un choix esthétique :c’était une matière qui racontait une histoire d’exposition, d’environnement, de vécu.
La version la plus futuriste reste la Captain Cook High-Tech Ceramic. Ce n’est pas une renaissance du passé, mais la vision de ce que la Captain Cook aurait été si elle était née aujourd’hui. Boîtier monobloc en céramique, cadran squelette, lignes modernistes : la montre devenait une pièce résolument contemporaine tout en conservant des éléments clés comme la lunette et le logo ancre.
Le design qui fait durer l’héritage

À travers toutes ces évolutions, certaines choses n’ont jamais changé. Le bracelet à grains de riz, présent sur de nombreuses références, conservait ce charme vintage. La lunette inclinée restait un élément signature. Et l’ancre rotative continuait de marquer chaque modèle comme un véritable automatique Rado.
Ce qui distingue la Captain Cook des autres plongeuses inspirées du vintage, c’est son équilibre entre originalité et accessibilité. Ce n’est pas une copie. Elle n’essaie pas de ressembler à une Submariner, une Seamaster ou une Fifty Fathoms. Elle a toujours été à part. Et cette indépendance fait toute la différence.
Pourquoi les collectionneurs en parlent encore
Les collectionneurs ne sont pas restés indifférents. La réédition limitée de 37 mm s’est vendue rapidement. Les modèles 42 mm se déclinent désormais en une infinité de variantes : cadrans bleu, vert, bordeaux, bracelets en caoutchouc, en cuir, boîtiers en titane...
Que vous soyez un puriste à la recherche d’un look rétro ou un amateur de plongeuses modernes au caractère affirmé, la gamme Captain Cook a forcément quelque chose pour vous. Même sur un marché saturé de rééditions vintage, la Captain Cook reste l’une des rares à rester fidèle à son histoire d’origine. Elle n’a pas été exagérée. Elle n’a pas été édulcorée. Chaque mise à jour, qu’elle soit de taille, de matière ou de construction, a toujours été faite avec intention.